Jardins ouvriers, cabanes et cathédrales

Une fréquentation assidue de l'architecture religieuse
permet d'apprécier avec bonheur les cabanes de jardins :
ce rapprochement peut surprendre,
mais quand on a fréquenté les hésitations
pour ne pas dire précisément les bricolages des cathédrales,
on est moins aveuglé par une perception trop idéale,
même si elle n'est qu'esthétique et laïque,
de ces immenses et fragiles structures,
plus attentif à la part d'humanité de ces constructions divines,
qu'une observation attentive révèle inévitablement,
et dans des proportions insoupçonnées.
Et cela tient sans doute du miracle
- ou justement de l'ingéniosité des bâtisseurs -
si certains de ces édifices sont encore debout.

D'un côté la cathédrale,
dont l'idéal du projet ne peut masquer l'humaine construction,
de l'autre la cabane de jardin,
dont l'utilitarisme du projet n'occulte
ni la beauté éphémère des matériaux
ni l'ingéniosité de leur agencement.
Au milieu, l'homme, pasteur ou jardinier.